À DISTANCE — JE "Perdre la victoire"

Journée d'études

 En 216 avant notre ère, alors que l’armée romaine est écrasée à la bataille de Cannes, le chef carthaginois Maharbal, sidéré par le refus d’Hannibal de prendre d’assaut Rome, l’aurait admonesté : « Tu sais vaincre, mais tu ne sais profiter de la victoire ! » (Tite Live, Histoire romaine). Quelques années plus tard, cette fatale indécision amène le stratège carthaginois à une défaite totale face à la nouvelle armée romaine, reforgée, et ayant tiré les nécessaires leçons de sa défaite. En 1871, alors que le nouveau Reich allemand célèbre triomphalement sa victoire et son unification, Friedrich Nietzsche est loin de partager cet enthousiasme. Au contraire, il en redoute les funestes conséquences : « une grande victoire est un grand danger. La nature humaine supporte plus difficilement la victoire que la défaite » (Considérations inactuelles, 1871). En 2017, un sondage annonce que près de 60 % des vétérans américains considèrent les guerres d’Irak et d’Afghanistan – où les États-Unis, après une victoire éclair, furent embourbés dans un conflit irrégulier – comme des combats menés en vains (« Irak et Afghanistan : des guerres vaines, pour 60 % d’ex-militaires américains », L’Express, 2019).
Les ambiguïtés, les sentiments fugaces et éphémères de succès accompagnent les lendemains de la victoire, et ce des temps antiques aux guerres les plus récentes…

=> Programme


Comité d’organisation :
Ivan Burel (IRHiS, ULille – ivanburel@univ-lille.fr)
Éloi Vincendet (IRHiS, ULille – eloi.vincendet.etu@univ-lille.fr)

Comité scientifique
Catherine Denys, professeure, Histoire moderne (IRHiS, ULille)
Stéphane Michonneau, professeur, Histoire contemporaine (IRHiS, ULille)
Étienne Peyrat, maître de conférences, Histoire contemporaine (IRHiS, Sciences-Po Lille)
 

=> Pour assister en direct au séminaire
      — Voici le lien zoom
      


Partager sur X Partager sur Facebook