Purpurkopf (commune de Rosheim, Bas-Rhin)
Responsables : Tristan Martine (IRHiS, ULille), Florent Minot (Archéologie Alsace)
De 2022 à 2024 a lieu au Purpurkopf une fouille triennale programmée, dirigée par Florent Minot (Archéologie Alsace) et Tristan Martine (IRHiS). Ce site de hauteur est composé d’une vaste enceinte non datée, généralement attribuée à l’Antiquité, enserrant un espace d’environ 8900 m2. Au sommet, au centre du périmètre fortifié, se trouve un bâtiment rectangulaire mesurant 18,50 x 11 m hors œuvre.
Une bulle du pape Léon IX datant de 1049 mentionne un castrum au sommet du « Burcberck », que les recherches récentes identifient au Purpurkopf. Si tel était le cas, il s’agirait de la seule fortification connue à la fois par une mention textuelle et par des éléments archéologiques pour l’Alsace du Moyen Âge central, période peu étudiée puisqu’aucun site castral antérieur au XIIe siècle n’a encore jamais été fouillé dans cette région.
La première campagne de fouille, mobilisant 15 personnes, s’est déroulée du 18 au 30 juillet 2022. Elle a permis de mettre au jour la maçonnerie de l’angle nord-ouest du bâtiment rectangulaire situé au sommet du site, et de documenter à la fois sa fondation, les niveaux sous-jacents et les remblais de démolition qui la recouvrent. Le mur, épais de 2,10 à 2,30 m, est conservé sur une hauteur comprise entre 1,10 m et 2,90 m.
Le mobilier mis au jour dans ces niveaux comprend principalement de la céramique culinaire et des petits objets en fer, dont des clous et des pointes de projectiles. Le corpus de mobilier céramique est constitué d’éléments attribuables au Bas-Empire et à l’antiquité tardive (IIIe-Ve siècles), et d’autres relevant de la fin du premier Moyen Âge (Xe siècles). Ces éléments ne permettent pas en l’état de dater finement les phases de constructions et d’occupation du bâtiment, néanmoins celui-ci ne peut pas être antérieur au IIIe siècle et il semble avoir été occupé au moins jusqu’au Xe siècle. Des charbons de bois prélevés dans le liant du mur et dans le remblai de démolition vont faire l’objet de datations radiocarbone, permettant peut-être d’affiner ces premiers indices chronologiques.
- Article de France 3
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