Axe 4 - Innovations

Animateurs : Gabriel GALVEZ-BEHAR, Élodie LECUPPRE-DESJARDIN

L'axe « Innovations » de l'IRHIS développe une réflexion historique sur les dimensions économiques et politiques, techniques et culturelles de l'innovation appréhendée dans la longue durée. Son ambition est d’encourager des études et des perspectives de long terme, en respectant scrupuleusement les méthodologies et les questionnements inhérents à chaque époque de recherche. C’est ainsi que la diachronie peut conserver toute sa pertinence par les mises en perspective qu’elle suppose, les comparaisons qu’elle nourrit et l’observation des permanences et des fractures qui scandent les périodes qui occupent les chercheurs de l’IRHiS.

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Les directeurs de l’axe ont souhaité mettre au cœur de ce programme un questionnement sur les rapports entre politique, économie et société. Constatant que ces catégories sont toujours réemployées alors même qu’elles sont censées avoir fait leur temps, il serait bon de promouvoir des études et des réflexions se situant à la charnière de ces différentes dimensions.
Aussi, dans un premier temps, discussions et travaux autour des trois sous-thématiques suivantes seront encouragés, avant d’évoluer selon les attentes et les apports de l’équipe.

Partir du concept même de « nouveauté » a semblé un préalable nécessaire pour comprendre les origines, le développement et la réception de phénomènes innovants en fonction des sociétés qui les accueillent. Cette première ligne de réflexion fait une large place aux savoirs, aux discours, aux échanges, etc., qui accompagnent ces situations de rupture avec des habitudes, une autorité, une tradition… Aussi s’agit-il d’éviter de se cantonner à une histoire strictement conceptuelle de la « nouveauté » pour, au contraire, s’intéresser aux dimensions économiques, sociales mais aussi politiques et religieuses des cultures de la nouveauté.

La question de l’innovation renvoie à celle des rythmes et des temporalités. Si certaines innovations peuvent apparaître comme des ruptures, répondant parfois à un événement paroxystique, d’autres formes d’innovations – « douces » ou incrémentales – se font de manière plus progressive. L’étude des temporalités des innovations est donc cruciale et elle suppose d’examiner les conditions de leurs apparitions, de poser la question de la contingence ou du kaïros, de la place de l’individu et des collectivités dans ces transformations.

L’axe « Innovations » du projet quinquennal entend articuler les dimensions politiques et économiques de l’innovation. À cet égard, il semble que les innovations institutionnelles de l’État constituent un terrain approprié à une approche de longue durée, étant entendu que la notion d’État moderne mérite, elle aussi, d’être historicisée.
Outre qu’elle a l’avantage d’intéresser un grand nombre de collègues, une telle thématique permet de nouer un dialogue interdisciplinaire avec la science politique, de plus en plus attentive à l’histoire, mais dont l’ouverture mérite d’être discutée au sein de la communauté historienne.

Susciter une véritable dynamique collective

Parce que l’innovation prend des formes différentes selon les contextes culturels, sociaux mais aussi historiques dans lesquels elle s’inscrit, la collaboration d’une médiéviste et d’un contemporanéiste pour animer ce programme a semblé pertinente. L’animation de cet axe se fait donc de manière conjointe et collégiale, entre co-responsables bien sûr, mais aussi, et surtout, avec l’ensemble des collègues qui s’y rattachent. Aussi les collègues impliqués dans l’axe « Innovations » sont réunis régulièrement dans le courant de l’année afin d’établir le programme de travail, de faire un point d’étape et d’en établir le bilan.

La dynamique de recherche est assurée par l’organisation d’un séminaire mensuel dans le cadre de l’IRHiS, à raison de 6 à 8 séances par an (d’octobre à mai), ouverts à tous les chercheurs du laboratoire et affiché suffisamment à l’avance pour convier des collègues issus d’autres horizons. L’invitation de collègues étrangers permet également de renforcer nos collaborations.
Le programme « Innovations » de l’IRHiS répond aux attentes d’autres projets qu’il s’agisse de l’axe « Création » de l’établissement, de l’axe « Travail et création » de la MESHS, voire des thématiques – trop peu souvent ouvertes aux sciences humaines et sociales – d’Horizon 2020. Ce programme est une occasion d’inscrire notre laboratoire dans des réseaux de collaborations débordant la seule discipline historique et de s’ouvrir à des partenariats avec les acteurs du monde socio-économique et de la culture. Ce programme pourra donner lieu à l’organisation d’événements « grand public » comme des conférences ou  à d’autres formes de valorisation.