Axe 1 - Cultures visuelles et matérielles
Animateurs : Gil BARTHOLEYNS, Manuel CHARPY
Ce programme prolonge l’axe transversal Cultures Visuelles mis en œuvre lors du précédent contrat. Il représente, avec le RTP Visual Studies (INSHS-CNRS), l’une des initiatives pionnières en France dans le champ émergeant des Études visuelles. Il s’agit de renforcer son attractivité auprès des doctorants et sa vocation à réunir des chercheurs du laboratoire, historiens et historiens de l’art, intéressés par l’image, les artefacts visuels et les dispositifs correspondants. Conçu dès le départ dans une perspective pluridisciplinaire, ce programme associe également d’autres chercheurs en SHS concernés par ce nouveau champ de recherche (anthropologie, sociologie, psychologie, esthétique, linguistique, littérature comparée, épistémologie, sciences de l’information et de la communication, études filmiques, arts du spectacle, informatique).
Il concerne non seulement les images (y compris dans leur immatérialité), mais aussi les éléments matériels et corporels constituant les cadres de vie privés ou publics ainsi que les apparences humaines, constitutives des univers visuels. Comme toute production historique, les éléments visuels des cultures ne cessent d'apparaître, de circuler, de se transformer, de se recycler, de se recomposer avec d'autres. Présents dans toutes les cultures, ils en garantissent non seulement l’identité, mais sans doute aussi le fonctionnement et les hiérarchies, tant ils semblent indissociables de l’exercice de toute forme de pouvoir et de communication. Ce programme a donc été très logiquement élargi au domaine de la culture matérielle, afin d’explorer les relations de continuité et de complémentarité entre les univers visuels et matériels. Ils seront donc abordés dans une triple perspective diachronique, comparative et pluridisciplinaire. Les participants de ce projet soutenu par le CNRS collaborent déjà avec des instituts de recherche et des institutions artistiques et culturelles de premier plan (Institut national d'histoire de l'art, Le Fresnoy, l'Aéronef, musées français et étrangers), le secteur des ICC (industries créatives et culturelles) en liaison avec les sites d’excellence de Lille-Métropole (Plaine Images, Centre européen des textiles innovants) et le domaine d’action stratégique régionale « Images numériques et industries créatives ». Le programme SCV participe également à la dynamique du Pôle Images (Pictanovo) de la Région Nord Pas-de-Calais qui ambitionne de faire de l’image une filière d’excellence.
Le programme Sciences et Cultures du Visuel offre ainsi depuis 2012, la possibilité aux chercheurs de développer des projets pluridisciplinaires grâce aux appels à projets lancés chaque année. L’axe Enjeux théoriques, méthodologiques et théoriques et l’axe Construction culturelle et sociale des artefacts visuels, dont la responsabilité scientifique incombe actuellement à des membres de l’axe Cultures visuelles de l’IRHiS (Daniel Dubuisson et Sophie Raux), sont à même d’accueillir des projets de chercheurs de l’IRHiS dans le cadre des appels à projet. L’accueil de chercheurs étrangers devrait encore accroître les partenariats.
1- Les enjeux théoriques, conceptuels et méthodologiques liés à l’étude des cultures visuelles et matérielles.
Deux objectifs prioritaires sont à l’œuvre : donner un fondement conceptuel solide à ces études tout en faisant dialoguer des approches dont les traditions, les objectifs, les principes et les pratiques semblent souvent indépendants et parfois même incompatibles a priori. Cettethématique bénéficie depuis septembre 2013 et pour 36 mois de l’arrivée de Mathias Blanc (ANR Post-doc), spécialiste de la Bildwissenschaft.
2- Les constructions culturelles, sociales et économiques des artefacts visuels.
Sont prioritairement envisagés ici le rôle multiforme et l’efficacité symbolique des artefacts et des dispositifs visuels dans l’ensemble des activités sociales, qu’elles soient collectives ou individuelles. Cette thématique repose sur l’hypothèse que toute société et donc toute forme de pouvoir possède nécessairement une politique et une économie du visuel, fondées elles-mêmes sur des techniques et des dispositifs spécifiques.
3- Les cultures des apparences corporelles et vestimentaires.
Outre l’étude économique des artefacts vestimentaires, leur production et leur consommation en particulier, l’accent sera mis sur leur relation au corps « culturalisé » en tant que vecteur privilégié d’identité, de statut et de genre. À ces divers titres, les représentations correspondantes, qu’elles soient discursives ou imagées, symboliques ou documentaires, seront étroitement associées aux enquêtes en cours et à venir.
- Le projet ANR Jeunes chercheurs FabMode, porté par Manuel Charpy et Marjorie Meiss-Even (déposé en janv. 2013, non retenu qui sera représenté l’an prochain) : La fabrique de la mode/La mode, ses acteurs, ses vecteurs. Productions, commercialisations, consommations du vêtement dans le Nord de l’Europe (Paris, Lille, Anvers, Londres) du XIVe-XXe siècles. Ce projet a été conçu en adéquation avec l’ancrage de la région comme pôle textile historique et aujourd'hui innovant, soucieux de patrimonialiser ce passé.
- Le GIS CNRS (2013-2019) Apparences, corps et société (porté par J.-P. Le Thuillier, CERHIO et P. Gorguet-Ballesteros, musée Galliera, représenté pour l’IRHiS par Isabelle Paresys), qui réunit des centres de recherches universitaires (CERHIO ; Institut für Kunst und materielle Kultur de Dortmund, IRHiS…) et des musées (Arts décoratifs, Galliera, museon Arlaten…). Le GIS entend développer l’histoire des apparences en France et la décloisonner sur le plan international, à partir de problématiques à la croisée de l’histoire de la culture matérielle, du corps et du genre. Il rapprochera les sources en mettant en valeur les objets vestimentaires à côté des textes, images, etc. et en construisant des méthodes de travail résolument pluridisciplinaires, tant pour la recherche que pour la valorisation des connaissances (colloque, exposition, publication).
- Sur le plan international, des collaborations étroites existent en ce domaine depuis 2008 avec Duke University (NC – Programme Face-PUF) et Jacobs University (Brême). La consolidation de ces partenariats est à l’étude via la création d’un Laboratoire International Associé (CNRS). Des contacts ont également été établis avec les Pays-Bas, grâce à l’aide du réseau franco-néerlandais (Leiden, Amsterdam, Utrecht) et avec la Belgique (Université catholique de Louvain, ULB, universités de Liège et Anvers), en vue de monter un GDRI (CNRS).
- La continuité entre la formation et la recherche sera assurée par la poursuite des deux séminaires mis en place au cours du précédent contrat et qui ont rencontré un succès croissant auprès des doctorants :
- Le séminaire interdisciplinaire et international de la spécialité Études Visuelles de l’École Doctorale SHS Lille Nord de France, coordonné par Gil Bartholeyns et Manuel Charpy.
- Le séminaire méthodologique Cultures visuelles de l’IRHiS consacré aux notions, concepts et auteurs des Visual Culture Studies, coordonné par Isabelle Paresys et Sophie Raux
- Enfin, un parcours spécifique Sciences et Cultures du Visuelles est en cours de constitution. Porté par Gil Bartholeyns, ce master pluridisciplinaire permettra d’associer recherche et formation sous une forme inédite au niveau national et international. Son originalité réside dans une interdisciplinarité nouvelle constituée autour du « visuel » par l’association inédite des sciences de la culture, des sciences du vivant et des sciences appliquées.