Trois thèmes sont déjà retenus

La construction des identités militaires et combattantes envisagée sous l’angle de l’éthique (Bertrand Schnerb, Catherine Denys, Benjamin Deruelle, Jean de Préneuf), des relations et jeux de pouvoirs entre groupes sociaux (en lien avec le programme ADA de la MESH et Paris I, le SHD, l’Université de  Southampton), des  sexualités et masculinités (Florence Tamagne) et des représentations figurées de la guerre (François Robichon). Ce thème est  au cœur de la journée d’études « Être et devenir combattant : Réflexions pluridisciplinaires sur la figure du combattant de l’Antiquité à nos jours » organisée en octobre 2013 par Benjamin Deruelle qui interrogera la pluralité des définitions du combattant, les facteurs de l’engagement ainsi que les dynamiques de structuration de l’identité combattante (modes de recrutement et de préparation du corps et de l’esprit, expériences du combat et relation entre combattant et armement).

Ce thème prolonge les recherches portant sur les expériences policières et judiciaires qui, élaborées en temps d’exception, marquent durablement l’histoire de la pensée, des institutions et des acteurs de l’ordre public (ANR Syspoe). Il envisage le moment d’exception (état de siège, blocus) comme matrice des temps ordinaires, en examinant la possible appropriation d’expériences élaborées, notamment en temps de Révolution, par les régimes qui rétablissent l’ordre post-révolutionnaire : police politique, justice d’exception mais aussi outils d’ordre public. Il prolonge également les réflexions proposées sur les justices de guerre, en proposant d’articuler les différentes formes de justice observables en temps de révolution : justice ordinaire, justice militaire, justice révolutionnaire, mais aussi justice « du peuple ». Il s’agirait d’étudier plus spécifiquement l’articulation entre ces formes de justice, leur concurrence possible ainsi que leurs influences réciproques, à quelques moments clés de l’histoire européenne des XVIIIe-XXe siècles.

Les questions toujours d’actualité de sécurité et de circulations (biens, valeurs et personnes) en temps de conflits et de paix y trouvent naturellement leur place : blocus, îles, pêche, contrebandes, prisonniers, réfugiés. La construction et la surveillance des frontières, la mise en œuvre des juridictions transnationales (extradition, exil, circulations migratoires) y seront plus particulièrement analysées à l’échelle de l’Europe et des mondes coloniaux. Le programme mis en œuvre par Sabine Dullin sur la transgression des frontières (en collaboration avec Lille 2 et ULB Bruxelles) devrait s’élargir aux questions de justices internationales et de coopération policière.
La frontière est enfin lieu de passage et d’échanges. L’IRHiS entend renforcer ses relations avec le laboratoire CECILLE, porteur d’un programme de recherches sur l’interculturalité, et renforcer son engagement dans le master Erasmus Mundus « Médiation interculturelle : identités, mobilités, conflits ». Le champ de la médiation, encore peu traité par les historiens, serait une ouverture dans ce domaine déjà investi par d’autres sciences sociales et par les institutions culturelles.

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