Soutenance de thèse — Yaël Gagnepain
Soutenance de thèse5 décembre 2023, 13h30
aux Archives Nationales du Monde du travail 78 Boulevard du Général Leclerc, Roubaix (salle vitrée)
URL salle virtuelle
Soutenance de Yaël Gagnepain, Entre accaparement et contamination : l’appropriation industrielle de l’hydrographie à Roubaix (Début du XIXe siècle –Milieu du XXe siècle)
Le jury est composé de
Béatrice Touchelay, IRHiS-ULille Directrice de thèse
Giacomo Parrinellon, Sciences Po Paris
Xavier Daumalin, Aix Marseille Université
Anne Dalmasso, UGrenoble Alpes
Chloé Deligne, ULibre de Bruxelles
François Jarrige, UBourgogne Franche-Comté
Jean-Phillipe Renault, CEA Saclay
Résumé : Cette thèse montre que le succès de l’industrie textile de l’agglomération de Roubaix du début du xix e siècle à l’entre-deux-guerres a été tributaire de l’appropriation de l’hydrographie – l’ensemble des nappes et cours d’eau de surface et souterrains, naturels ou artificiels – d’une région entière. Ce travail revisite le concept marxiste d’appropriation pour saisir dans un même cadre analytique les dynamiques d’accaparement des eaux et la contamination des cours d’eau. Par conséquent, cette thèse s’intéresse aussi bien aux pollutions et inondations imposées par les rejets de l’industrie roubaisienne dans la vallée en aval de l’agglomération, qu’au développement d’un vaste réseau d’infrastructures qui permet l’accaparement des eaux pour leur incorporation dans les procès de production et pour le transport des marchandises. Elle aborde cette appropriation comme un processus impulsé et entretenu par la bourgeoisie industrielle pour minimiser les coûts de la production. Méthodologiquement, ce travail s’intéresse aux conflits que soulève le processus d’appropriation de l’hydrographie. C’est-à-dire aux moments pendant lesquels soit l’hydrographie existante n’est plus en mesure de soutenir l’extension de l’activité, soit les contaminations ou l’accaparement soulèvent des contestations de ceux qui se retrouvent privés d’eaux, inondés ou contaminés par les rejets des usines. Par l’étude de ces conflits, la thèse détaille les modalités qui permettent à la bourgeoisie industrielle, dans un contexte politique donné, de garantir la continuité et l’extension de l’appropriation de l’hydrographie malgré les résistances rencontrées. Parmi ces modalités cette thèse met en particulier en lumière : la coordination de la bourgeoisie industrielle à propos des questions hydrographiques, son investissement dans les institutions politiques, sa construction d’un répertoire argumentatif justifiant les mutations hydrographiques imposées, ses promesses dilatoires face aux contestations, ou encore son soutien ou son opposition à des solutions techniques visant à atténuer les dommages causés par l’appropriation.
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