Soutenance de thèse — Thomas Leyris
Soutenance de thèse5 janvier 2023, 14h
Salle F0.13, Maison de la Recherche, Université de Lille, campus Pont de Bois, Villeneuve d'Ascq
Soutenance de Thomas Leyris, La Société de radiodiffusion de la France d'outre-mer. Naissance d'un empire radiophonique franco-africain au temps des décolonisations (1939-1969)
Le jury sera composé de :
Isabelle Surun (IRHiS, ULille), Directrice de thèse
Sophie Dulucq (UToulouse-Jean Jaurès), Rapporteure
Frédéric Turpin (USavoie), Rapporteur
Étienne Damome (UBordeaux-Montaigne), Examinateur
Tidiane Dioh (Organisation internationale de la francophonie), Examinateur
Emmanuelle Sibeub (UParis 8), Examinatrice
Rebecca Scales (Rochester Institute if Technology), Examinatrice
Résumé : Jusqu’à la fin des années 1940, la puissance coloniale française a peu compté sur la radio pour renforcer son pouvoir sur les populations colonisées d’Afrique sub-saharienne (AOF, AÉF et Madagascar). C’est in-extremis que la France est parvenue à redresser la situation en construisant en quelques années un réseau de radiodiffusion d’outre-mer dirigé depuis Paris alors même que l’empire était en train de se désagréger. Ce réseau est confié à la Société de radiodiffusion de la France d’outre-mer (SORAFOM), fondée en 1956 par Pierre Schaeffer, inventeur de la musique concrète. Cet édifice, en apparence fragile, parvient à résister aux décolonisations. Il connaît même son âge d’or pendant les années 1960. Les activités de l’Office de coopération radiophonique (OCORA), qui a remplacé la SORAFOM en 1962, s’étendent à la télévision et à toutes les branches de la radio : fourniture d’émissions, de spécialistes, de matériel et formation d’un personnel africain dans son Studio-École. La société fondée par Pierre Schaeffer intervient même dans plus de pays qu’au temps de la colonisation. La France a ainsi réussi a fonder un véritable « empire médiatique » dans le domaine de la radio alors même que l’empire formel s’était effondré. Cette thèse vise à éclairer ce paradoxe apparent en s’appuyant sur des archives inédites ou encore peu exploitées. Elle propose de répondre à des questions brulantes : quels acteurs ont été à l’origine de cet empire médiatique ? Avec quelles intentions ? Pourquoi la SORAFOM-OCORA a-t-elle survécu aux indépendances ? Jusqu’à quel point ces organisations ont été des outils de l’impérialisme français avant et après les indépendances ? Quelles ont été les conséquences humaines et culturelles de la formation de cet empire médiatique ?
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