Soutenance de thèse — Nicolas Lumbroso
Soutenance de thèse9 janvier 2023, 14h
Salle F0.44, Maison de la Recherche, Université de Lille, campus Pont de Bois, Villeneuve d'Ascq
Soutenance de NIcolas Lumbroso, Pons de Verdun (1759-1844), un juriste et poète en Révolution
Le jury sera composé de
Hervé Leuwers (IRHiS, ULille), Directeur de thèse
Jean-Louis Halperin (ENS Paris), Examinateur
Isabelle Laboulais (UStrasbourg), Rapporteure
Laurent Brassart (IRHiS, ULille), Examinateur
Michel Biard (URouen-Normandie), Rapporteur
Dominique Godineau (URennes II), Examinatrice
Résumé : Situé au carrefour de la littérature, du droit et de la politique, Philippe-Laurent Pons dit Pons de Verdun (1759-1844) apparaît comme un personnage historique transversal et composite dont la singularité tient notamment à l'articulation parfois complexe ou subtile de champs culturels visiblement différents dans ses carrières publiques d’avocat, de législateur et magistrat. La thèse se propose d'étudier l'itinéraire singulier de ce juriste et poète en Révolution depuis la seconde moitié du XVIIIe siècle jusqu'à celle du siècle suivant. À travers l’analyse de son parcours comme acteur de la Révolution, son ascension vers la scène publique et politique, la place de la culture littéraire et juridique dans son engagement public, et de sa contribution de juriste à la construction d'un nouveau système juridique, la thèse se veut une contribution au renouveau de l’étude des hommes de la Révolution, ainsi qu’aux réflexions sur les conditions de l’élaboration de la première République. Au sein de la Convention nationale, Pons de Verdun montra ses qualités de d'orateur en défendant le patriotisme des verdunois au terme d'un important travail préparatoire. Prenant une part active et remarquée aux travaux législatifs de l'an II et l'an III, à la tribune et surtout dans le comité de Législation, Pons de Verdun a oeuvré à la construction d'un nouveau système juridique concrétisant par le droit des valeurs de la République en plaçant les principes d'égalité et de liberté au coeur de ses discours. Le sursis définitif qu'il obtient en avril 1795 en faveur des femmes enceintes condamnées à la peine capitale marque l'aboutissement d'une action dont l'humanisme fut souligné par ses contemporains et dans bien des notices biographiques du XIXe siècle. Sa proposition pour l'élaboration d'un grand livre des propriétés territoriales préfigurant le cadastre (qui ne verra le jour qu'en 1802) fait également partie des innovations juridiques qu'il défend pour moderniser un édifice foncier morcelé, imprécis et empreint de féodalité. Sous la République directoriale, il siège au Conseil des Cinq-Cents où il défend les acquis de l'an II en matière de législation sur les émigrés, essuyant les vives critiques de l'abbé Morellet, combat les derniers vestiges de la féodalité en réclamant la suppression du domaine congéable et se montre offensif dans l'optique des élections de l'an VI par des mesures destinées à favoriser un renouveau jacobin. Régicide et rappelé pendant les Cent-Jours, Pons de Verdun suscita, tant de son vivant qu'après sa mort, des opinions partagées notamment depuis sa mise en cause par Chateaubriand dans le sort funeste des jeunes femmes de Verdun plus connues dans sous le nom des « vierges de Verdun ». Tout en s'intéressant aux regards qu'ont porté sur Pons de Verdun ses contemporains de tout milieu (littéraire, politique, juridique, journalistique) et ce que la postérité a retenu de ce personnage, il est nécessaire de revenir sur les controverses qui l'ont entouré pour pouvoir en évaluer la pertinence.
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