Soutenance — "La réception de l'impressionnisme en Chine"

Soutenance de thèse

14 décembre 2022 à 9h
Salle 0.15, Maison de la Recherche, Université de Lille, campus Pont de Bois, Villeneuve d'Ascq

Soutenance de Cathy Guiffroy, La présence de l'intellectuel ouest-allemand dans la presse est-allemande : mise en perspective des années 50 aux années 80

Le jury sera composé de :
      Chang Ming Marie Peng (IRHiS, ULille), Directrice de thèse
      Marie Laureillard (ULyon 2), Rapporteure
      Emmanuel Lincot (Institut Catholique de Paris), Rapporteur
      François Robichon (IRHiS, ULille), Examinateur
      Qingsheng Zhu (Université de Pékin-, Examinateur

Résumé : L’impressionnisme fut introduit en Chine au début de XXe siècle pendant le Mouvement de la nouvelle culture, qui a pour but de moderniser la Chine. D’abord, par le Japon, puis par la France, grâce aux Chinois étudiant à l’étranger ainsi qu’aux publications, l’impressionnisme fut presque bien connu par les Chinois au début des années 1930. C’était aussi à ce moment-là qu’il fut critiqué pour la première fois en Chine en raison de sa révolution picturale trop radicale qui ne correspondait pas à l’esthétique des réformateurs. L’apparition de l’art communiste, soit l’art du réalisme socialiste, pendant la seconde guerre sino-japonaise devint un élément très important dans la réception de l’impressionnisme en Chine. Au nom de « l’art pour le peuple », qui n’est autre qu’un déguisement de « l’art pour la politique », le réalisme socialiste exige de la peinture qu’elle devienne un outil pour servir les intérêts des autorités. Ne peindre que la perception et le sentiment individuels de la nature, qui est partie intégrante de la révolution impressionniste, est totalement à l’opposé de cette exigence. Quand le réalisme socialiste devint une politique artistique nationale après la fondation de la République populaire de Chine en 1949, l’impressionnisme fut inévitablement censuré et fut qualifié d’« art pour l’art » et d’art décadent
qui est toxique pour le peuple. Les raisons de l’interdiction de l’impressionnisme en Chine trahissent les conflits entre les deux idéologies artistiques, voire politiques, qui nous permettent de mieux comprendre la révolution de l’impressionnisme dans l’histoire de l’art ainsi que les dangers inhérents au réalisme socialiste. Après 1978, l’impressionnisme est réintroduit en Chine. Néanmoins, il n’y a que la partie technique picturale qui est acceptée, tandis que la partie qui contredit le principe du réalisme socialiste n’est pas officiellement admise.


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